Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Contre la pénalisation de la prostitution
18 avril 2014

Génie du proxénétisme

 

OneTwoTwo    Génie du proxénétisme ou Beautés de la religion péripatéticienneCharles Robinson, Ed. Seuil, 2008

La Cité est un palais des plaisirs sexuels, créé avec l'aide financière du Conseil d'une région affectée par des fermetures d'usines et un chômage de masse. L'auteur s'inspire malicieusement du Génie du christianisme (F.-R. Chateaubriand) dont il insère de nombreuses citations, et fait un éloge (ironique ?) de « l'entreprise ». Celle que décrit son directeur est attentive au bien-être de ses employés, dénommés ses « oiseaux », et au respect du Code du Travail et des lois tout en méprisant joyeusement le « socialisme » et les syndicats. Son directeur met en avant de manière savoureuse, le « contrat de 

confiance » et son rôle « d'agitateur ». Cannelle Zazou, « créatrice sexuelle », n'est pas sans évoquer certains « créateurs de beauté ».

Faut-il lire ce texte de 2008 comme une critique de l'idéologie entrepreneuriale ou bien de la prostitution ? Ou bien comme une hypothèse qui, en 2014, semble s'éloigner à grande vitesse dans le contexte oppressif actuel.

Quoiqu'il en soit, il faudrait séquestrer les salopes de féministes et leurs connards de souteneurs qui veulent interdire la prostitution au lieu de la valoriser comme « art du lit » (cf. le blog du chanteur Antoine, qui incidemment n'a pas daigné répondre à mes messages de soutien; http://lesartsdulit.org/) et les forcer, revolver sur la tempe, à recopier ce livre intégralement.

 Voici quelques extraits.

 On entre en proxénétisme comme on entre en religion. Il y faut de la passion et du génie. (p. 28)

 Le consommateur nous vient avec cette matière brute, informe, gênante presque, parce que les fantasmes sont lourds à porter, stériles, inexploitables. Et par notre expertise, nous la raffinons en objets de désir, manipulables, valorisables. Les meilleurs désirs ont vocation à être commercialisés à grande échelle. (p. 33)

Nous embaucherions volontiers des femmes voilées. Elles ne se présentent pas. Dommage. Nous avons une section harem et une forte clientèle populaire maghrébine, aux goûts traditionnels. Nous regrettons de ne pas pouvoir leur proposer des hôtesses d'accueil adaptées, avec des matières translucides, par exemple des voiles mouvants sur seins nus.

 La prostitution traditionnelle articule la pulsion de saillie avec la disponibilité des orifices. C'est une logique de bétail. Il n'y a pas chez nous de bourses vidées en six minutes sur un siège arrière de voiture au milieu des relents d'essence. Pas de pipe en contre-allée puant l'urine. (p. 62)

 Clémentine. Sa bouche est juste assez vive et surtout gourmande. Les seins pamplemousse attireront nez et baisers. Saveur un peu acide, sucrée. Minijupe en jean. Tatouage papillon à l'aine. Montée en orgasme rapide et stridente. Produit premium pour les adolescents.

 Dorothée. Nous avions eu la sœur il y a deux ans, plus charnue. Intéressante, pas toujours facile à manier. La maison Rempenaux nous propose cette fois un cru très jeune. Pas trop de chair et une touche de minéralité assez vivifiante dans une ossature bien dessinée. L'équilibre fraîcheur et rondeur charme jusqu'à une finale puissante et persistante. (p. 157)

 Eléonore. Très beaux volumes. Gros potentiel de tendresse. Excellent contact avec les retraités.

 Eliot. Un import rare du Pays de Galles. Queue magnifique qu'il faut découvrir en main et en bouche. Convient pour homme et femme. (p. 158)

 [Notre programme dépucelage.] Nous exigeons [de la famille] une mobilisation totale. Une fois retenu l'oisillon, il faut que la famille opère une surveillance continue ; quelques heures hors du nid et le braconnier vulgaire accomplit son forfait. [...]

Client et bout de chou échangent par nos soins lettres, photographies, apprennent à se connaître, à distance. Le tendron est travaillé en douceur chez nous durant les dernières semaines : beaucoup de caresses, initiation au chibre, une pointe de sexe anal. Il ne s'agit pas que la poulette atteigne déjà à l'expertise, mais il convient qu'elle entre dans son premier lit sans anxiété. [...]

C'est en son nid de soie, par la vue oblique d'un miroir au plafond, que le client découvre le corps gracile où les chairs n'ont pas tout à fait achevé de s'établir, ces corps attendrissants par leurs menus défauts. [...]

 L'enfilage est accompagné par un orchestre de chambre et les cris de l'orgasme filent au ciel souffler les trompettes des anges. (pp. 211-214).

Bien avant (1769) : Le Pornographe ou la Prostitution réformée.

Homme de lettres marginal, grand adversaire de Sade, Nicolas Edme Restif de la Bretonne (1734-1806) a observé pendant "mille et une nuits ce qui se passe dans les rues de la capitale". Sa passion des femmes l'a conduit à y fréquenter avec assiduité les prostituées. Débauché en quête de vertu, Restif expose, ses idées sur la question : instaurer des maisons de passe, tenues selon un règlement minutieux, sous la protection de l'État. Les filles publiques, indispensables à la Nation, vivraient ainsi harmonieusement, loin des regards, dans des "parthénions", sorte de phalanstères idéaux pour les filles de petite vertu.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Contre la pénalisation de la prostitution
  • Il s'agit de réunir des ressources permettant de s’opposer à l'adoption définitive de la loi de pénalisation de la prostitution, d’en limiter les nuisances, de la ridiculiser (ainsi que ses souteneurs) et d’aider les futures victimes à se défendre.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Archives
Publicité